🔴 Qu'est-ce qu'un Red teamer ?
Définition du Red teaming
Le Red Teaming est une méthode avancée de test de sécurité où des équipes indépendantes, connues sous le nom de Red Teams, simulent des attaques réalistes et complexes contre une organisation pour évaluer la robustesse de ses défenses. L'objectif est de déceler les vulnérabilités avant qu'elles ne soient exploitées par de véritables attaquants. À savoir, l'auditeur sécurité technique, aussi appelé pentester, peut être impliqué dans des audits de type red team. Ces audits visent à orchestrer des attaques en grandeur réelle pour tester les systèmes de défense de l'organisation.
Rôle et responsabilités d'un Red teamer
Les Red teamers sont des spécialistes de la cybersécurité chargés d'adopter une perspective d'attaquant pour mieux comprendre les failles des systèmes de sécurité. Leur rôle consiste à simuler des attaques sophistiquées, en utilisant une variété de techniques pour infiltrer les défenses d'une organisation, identifier les faiblesses, et proposer des améliorations. En plus des simulations d'attaque, le Red teamer peut également participer à des audits en approche purple team, travaillant conjointement avec les équipes de détection des incidents de cybersécurité pour entraîner et renforcer les capacités de réponse de l'organisation.
✅ Missions principales d'un Red teamer
Exemples de scénarios de Red teaming
Les missions d'un Red teamer sont diversifiées et conçues pour tester l'efficacité des mécanismes de défense d'une organisation à travers des scénarios d'attaque réalistes. Voici quelques exemples :
- Attaque de Phishing: Simuler une campagne de phishing ciblée pour tester la sensibilisation des employés et la réactivité des systèmes de sécurité email.
- Intrusion Physique: Tenter de pénétrer dans des installations sécurisées pour évaluer la sécurité physique et les protocoles d'intervention.
- Breach and Attack Simulation (BAS): Utiliser des logiciels pour simuler des attaques continues et variées pour évaluer la constance et l'efficacité des réponses de sécurité.
Ces scénarios aident à identifier non seulement les faiblesses techniques, mais aussi les lacunes dans les formations et les procédures, offrant une vue complète de la posture de sécurité d'une organisation.
Différences entre Red teaming et tests d'intrusion
Bien que le red teaming et les tests d'intrusion partagent le même objectif général de renforcement de la sécurité, ils diffèrent dans leur approche et leur portée.
- Portée: Le red teaming est plus vaste, envisageant des scénarios d'attaque multi-vectoriels qui peuvent s'étendre sur plusieurs semaines ou mois, tandis que les tests d'intrusion sont souvent plus courts et plus ciblés.
- Objectifs : Les tests d'intrusion se concentrent sur l'identification des vulnérabilités spécifiques dans les systèmes et les applications, alors que le red teaming vise à évaluer la capacité d'une organisation à détecter et à répondre efficacement à des attaques en conditions réelles.
- Collaboration : Les tests d'intrusion sont généralement réalisés avec une connaissance préalable de l'environnement cible, souvent avec le soutien de l'équipe IT interne. En revanche, les red teaming sont exécutés sans annoncer préalablement les détails de l'attaque aux équipes de sécurité internes pour simuler une situation d'attaque réelle.
Ces distinctions font du red teaming un outil précieux pour évaluer la résilience d'une organisation face à des menaces sophistiquées et coordonnées.
☝🏼 Compétences et qualités requises pour devenir Red teamer
Compétences techniques essentielles
Les compétences techniques d'un Red teamer englobent une compréhension approfondie des systèmes d'exploitation, des réseaux et des applications. Ils doivent maîtriser les techniques de hacking éthique, de scripting, et être à l'aise avec divers outils de cybersécurité pour mener à bien leurs missions. La connaissance des architectures de sécurité, des protocoles de communication, et des méthodes d'analyse de malwares est également cruciale. Autre aspect important, la capacité à réaliser des audits de sécurité qui comprend non seulement les tests d'intrusion mais aussi les évaluations de la sécurité physique et des procédures opérationnelles.
Qualités personnelles recherchées
Au-delà des compétences techniques, les qualités personnelles d'un Red teamer jouent un rôle pivot dans son efficacité. L'aptitude à penser de manière critique et créative permet de concevoir des scénarios d'attaque innovants et efficaces. La persévérance et la rigueur sont indispensables pour mener à terme des missions souvent complexes et prolongées. Un bon Red teamer doit également faire preuve d'excellentes capacités de communication pour articuler clairement les risques et les recommandations aux parties prenantes. Enfin, l'intégrité et la discrétion sont essentielles, car ces professionnels sont souvent exposés à des informations extrêmement sensibles.
🏫 Comment devenir Red teamer : formations et certifications
Études et formations requises
Devenir Red teamer nécessite généralement un fondement solide en informatique ou en cybersécurité, souvent acquis par un diplôme universitaire en sciences informatiques, en ingénierie des systèmes d'information ou dans un domaine connexe. Au-delà des études formelles, des formations spécifiques en cybersécurité sont essentielles. Ces programmes de formation, disponibles tant dans des institutions traditionnelles que sur des plateformes d'apprentissage en ligne, couvrent des sujets tels que les fondamentaux de la sécurité réseau, les techniques avancées de pénétration, et la gestion des incidents de sécurité. Ces cours préparent les aspirants Red teamers non seulement à comprendre les tactiques des attaquants mais aussi à utiliser des outils de cybersécurité avancés.
Certifications en Red teaming
Les certifications jouent un rôle crucial dans la carrière des Red teamers, validant leurs compétences et leur expertise dans le domaine. Parmi les certifications les plus valorisées, on trouve le Certified Red Team Professional (CRTP) qui se focalise sur les techniques avancées de pénétration et d'attaque. D'autres certifications comme l'Offensive Security Certified Professional (OSCP) et le Certified Ethical Hacker (CEH) sont également importantes, offrant une reconnaissance de la capacité à identifier et exploiter les vulnérabilités de manière éthique. Enfin, des certifications plus spécialisées telles que le GIAC Exploit Researcher and Advanced Penetration Tester (GXPN) peuvent fournir un avantage supplémentaire en démontrant une expertise spécifique dans les méthodes d'attaque et de défense les plus complexes.
🤓 Secteurs et entreprises recrutant des Red teamers
Où travailler en tant que Red teamer ?
Les Red teamers trouvent des opportunités dans une variété de secteurs allant des services financiers aux agences gouvernementales, en passant par les entreprises technologiques et les fournisseurs de services de santé. Les grandes organisations, en particulier, qui gèrent d'importantes quantités de données sensibles et qui sont soumises à des réglementations strictes, ont un besoin crucial de Red teamers pour sécuriser leurs infrastructures. De plus, les cabinets de conseil en sécurité offrent des postes de Red teamers pour aider divers clients à travers des industries multiples à tester et à améliorer leur sécurité.
Entreprises et organisations cherchant des experts en Red teaming
Les entreprises de technologie de premier plan comme Google, Amazon et Microsoft, ainsi que des sociétés spécialisées en cybersécurité telles que FireEye et Palo Alto Networks, recherchent régulièrement des Red teamers pour renforcer leurs équipes de sécurité. De même, des institutions financières et des banques investissent de plus en plus dans des programmes de red teaming pour prévenir les fraudes et les intrusions. Les agences gouvernementales, qui doivent protéger des informations classifiées et des infrastructures critiques, sont également des employeurs significatifs de Red teamers. En Europe, des organisations telles que l'Agence de l'Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) et diverses entités nationales de sécurité offrent des postes pour contrer les menaces à la sécurité nationale et internationale.
💰 Salaire et évolution de carrière d'un Red teamer
Salaires moyens et facteurs d'influence
Le salaire d'un Red teamer peut varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs tels que l'expérience, la localisation, et le secteur d'activité. En général, les débutants dans ce domaine peuvent s'attendre à des salaires annuels à partir de 50 000 euros, tandis que les professionnels expérimentés peuvent gagner bien au-delà de 100 000 euros par an, surtout dans des régions à forte demande comme les États-Unis ou certaines capitales européennes. Les compétences spécialisées, telles que la maîtrise de techniques avancées d'attaque et de défense, peuvent également influencer positivement la rémunération.
De plus, le type d'employeur joue un rôle crucial, les grandes entreprises technologiques et les institutions financières offrant souvent les salaires les plus compétitifs.
Perspectives d'évolution professionnelle
Les perspectives de carrière pour les Red teamers sont prometteuses, avec de nombreuses opportunités d'avancement vers des rôles de gestion ou des spécialisations plus pointues. Avec l'expérience, un Red teamer peut évoluer vers des postes de chef d'équipe, de manager de la sécurité ou de consultant senior en cybersécurité, supervisant des projets plus larges et des équipes plus importantes. L'évolution peut également inclure une spécialisation dans des domaines tels que la réponse aux incidents ou le développement de politiques de sécurité, permettant ainsi d'influencer les stratégies de sécurité à un niveau organisationnel plus élevé.
En outre, la contribution continue à la recherche en sécurité et la participation à des conférences spécialisées peuvent ouvrir des portes vers des rôles académiques ou de recherche et développement.
⚒️ Les 10 outils pour se former et progression dans le métier
Les Red teamers utilisent une large gamme d’outils et de techniques pour simuler des attaques réelles et évaluer la sécurité des organisations. Voici une liste d’outils et de techniques couramment utilisés par les Red teamers :
- Outils de reconnaissance (Reconnaissance passive et active)
- OSINT Framework : Utilisé pour la collecte d'informations publiques.
- Shodan : Moteur de recherche permettant de découvrir des appareils connectés exposés.
- Maltego : Outil de visualisation pour la reconnaissance et l'analyse de relations entre des entités.
- theHarvester : Collecte d'informations à partir de sources publiques (emails, sous-domaines, etc.).
- Recon-ng : Framework de reconnaissance automatisé.
- FOCA : Analyse des métadonnées pour la collecte d'informations sur les documents accessibles.
- Rengine : Un autre outil pour la collecte d'informations publiques.
- Techniques de phishing et d'ingénierie sociale
- Gophish : Framework open-source pour simuler des attaques de phishing.
- PhishMe : Plateforme de simulation de phishing pour tester les utilisateurs finaux.
- SET (Social Engineering Toolkit) : Outil utilisé pour exécuter des attaques d’ingénierie sociale, y compris des attaques par phishing.
- Exploitation des vulnérabilités
- Metasploit : Framework d’exploitation permettant de tester et d’exploiter des vulnérabilités.
- Cobalt Strike : Plateforme d'attaque souvent utilisée par les red teams pour simuler des campagnes de phishing, créer des payloads personnalisés, et établir des connexions C2 (command & control).
- Nmap : Scanner de réseau utilisé pour découvrir des systèmes et services vulnérables.
- Nessus/OpenVAS : Outils de scan de vulnérabilités pour identifier des faiblesses dans les systèmes cibles.
- Burp Suite : Outil d'analyse des applications web pour tester les vulnérabilités des sites web.
- Évasion
- Covenant : Framework de post-exploitation C2.
- Veil : Framework d’obfuscation pour éviter la détection par les logiciels antivirus.
- PoshC2 : Framework open-source pour la gestion des payloads C2.
- Shellter : Outil d'injection de code permettant de créer des exécutables furtifs.
- CodeCepticon : Un autre outil de furtivité pour échapper à la détection.
- AMSI Bypass : Techniques pour contourner la protection AMSI (Anti-Malware Scan Interface) de Windows.
- Timestomping : Manipulation des horodatages des fichiers pour échapper à la détection.
- Persistance
- SharpPersist : Outil efficace pour maintenir la persistance sur une machine compromise.
- Élévation de privilèges
- Mimikatz : Outil permettant de récupérer des informations d'identification sur les machines Windows.
- PowerSploit : Suite de scripts PowerShell pour l’élévation de privilèges, la post-exploitation et l'exfiltration de données.
- SharpHound (BloodHound) : Utilisé pour identifier les chemins d’élévation de privilèges dans les environnements Active Directory.
- Privilege Escalation Exploit (PEASS) : Outils pour identifier et exploiter les vulnérabilités d’élévation de privilèges sur les systèmes Linux/Windows.
- Mouvement latéral
- PsExec : Utilisé pour exécuter des processus à distance.
- CrackMapExec / NetExec : Utilisés pour le mouvement latéral dans les réseaux Windows en exploitant SMB, RDP, etc.
- Rubeus : Outil de manipulation des tickets Kerberos pour le mouvement latéral.
- Exfiltration de données
- Exfiltrator-3000 : Outil d'exfiltration automatisée de données.
- DNSExfiltrator : Utilisation du protocole DNS pour exfiltrer des données de manière furtive.
- rclone : Utilisé pour synchroniser ou exfiltrer des fichiers vers des services cloud (Google Drive, AWS S3, etc.).
- Command & Control (C2)
- Sliver : Plateforme open-source pour la gestion des opérations Red Team.
- Mythic : Framework C2 pour des communications furtives.
- Pupy : C2 multi-plateformes basé sur Python pour les opérations de post-exploitation.
- Havoc : Ajouté comme alternative moderne aux frameworks C2.
- Empire : Framework post-exploitation utilisant PowerShell et Python pour le mouvement latéral et la persistance.
- Techniques avancées (TTPs)
- Living Off The Land (LOLBAS) : Utilisation des outils déjà présents dans l’environnement cible pour réduire la détection.
- Tunneling : Utilisation de tunnels SSH ou VPN pour maintenir un accès persistant et non détecté.
- Golden Ticket Attack : Exploitation des tickets Kerberos dans Active Directory pour usurper n'importe quel utilisateur. Cela permet de se faire passer pour n’importe quel utilisateur du domaine.
- Pass-the-Hash/Pass-the-Ticket : Techniques permettant d’utiliser les hash de mots de passe ou des tickets Kerberos pour se déplacer dans le réseau sans connaître le mot de passe en clair.
❓ FAQ sur le métier de Red teamer
Quelles sont les différences clés entre Red team et Blue team ?
La Red Team teste les mesures de sécurité en simulant des attaques pour identifier les vulnérabilités. En contraste, la Blue Team défend en détectant et en répondant aux menaces, cherchant à renforcer les défenses de l'organisation contre les attaques.
Comment se déroule un audit Red team ?
Un audit Red Team suit généralement ces étapes : préparation avec définition des objectifs, reconnaissance discrète de la cible, exécution d'attaques contrôlées pour tester les défenses, et enfin, présentation d'un rapport détaillé sur les vulnérabilités trouvées et les recommandations d'amélioration.